Cesaria Evora, la Diva aux pieds nus…
Voici une nouvelle biographie pour en savoir un peu plus sur cette grande dame de la World Music… une partie de cet article est basée sur l’excellent ouvrage ‘’Les musiques du monde’’, Guide Totem, publié par Larousse.
L’enfance
Cesaria Evora est née en 1941 dans le village de Mindelo au Cap Vert.
Son père était un violoniste ambulant, sa mère cuisinière et la famille compte de nombreux frères et soeurs ; la jeune ‘’Cize’’ (son surnom) commence à chanter des chants ‘’mornas’’ traditionnels dans les piano-bars alentours dès 1950, et perd son père alors qu’elle n’a que 7 ans : elle apprendra le chant en orphelinat.
Au gré des rencontres avec des musiciens locaux, elle apprend les musiques traditionnelles qu’elle se met à nouveau à chanter dans les cafés et les bars… une période où elle commence à se faire remarquer.
Les années Lisboa
Avec toutes ses qualités vocales Cesaria devient très populaire auprès du public Cap Verdien… mais elle reste isolée, et ceci d’autant plus que les lieux de spectacle ne sont pas légion dans son archipel natal.
Ce n’est que beaucoup plus tard (après une interruption de 10 ans), à la suite d’un enregistrement réalisé en 1985 et à partir de son arrivée à Lisbonne (elle a alors 44 ans !) qu’elle va rencontrer ses premiers succès… et une certaine reconnaissance à l’international, avec des tournées aux Etats-Unis et en Europe (France et Pays-Bas en particulier).
La conquête de l’Europe et du Monde
Sous la houlette du producteur José da Silva (Cap Verdien installé en France), elle enregistre quatre albums au milieu des années 80 qui marquent sont retour, et vont la faire connaître dans l’hexagone… mais c’est avec l’album ‘’Miss Perfumado’’ (disque d’or en 1992) que le succès va la propulser sur les scènes du monde entier.
Dès lors elle enregistre entre Cuba, le Brésil et la France et se produit inlassablement sur les quatre continents, de festivals en festivals, où elle portera de nombreuses années encore son surnom de ‘’diva aux pieds nus’’… conséquence de son apparition sur scène en état d’extrême naturel.
Sa décontraction, sa simplicité, sa générosité et sa personnalité, à l’opposé des clichés du Star System, font de cette artiste un personnage atypique de la scène internationale… et malgré tout, elle finira par s’imposer comme une chanteuse incontournable et au succès mondial.
Une ambassadrice du Cap Vert et de la World Music
Au fil des années, les albums de Cesaria Evora s’imposent comme des succès commerciaux et artistiques… comme les arbres millénaires, elle s’épanouie et s’améliore avec le temps ; elle s’entoure, enregistre avec les plus grands (Caetano Veloso, Compay Segundo, Bernard Lavilliers,…) et ses concerts rassemblent un public de plus en plus large et fidèle.
L’apogée de la reconnaissance arrive en 2004… lorsque ‘’Voz d’Amor’’ est élu album World Music de l’année aux Grammy Awards… et là voilà élue chevalier de la légion d’honneur en 2009.
Sur scène jusqu’au bout de sa vie, elle cessera de se produire à partir de 2010 suite à de sérieux problèmes de santé… elle décède le 17 décembre 2011, à l’hôpital de Sao Vincente.
Cette grande dame de la musique nous laisse des trésors musicaux par dizaines… des compositions mêlants la tristesse et la joie… la ‘’saudade’’… et autant de très beaux souvenirs de ses spectacles.
Pour en savoir un peu plus voici un site qui retrace l’ensemble de sa discographie… et une belle pépite en passant : Bondade e Maldade sur l’album ‘’Sao Vicente di Longe’’.
Vous retrouverez quelques-une de ses chansons dans mes playlists (playlist #1, playlist #7, playlist#12)… et pour revivre une belle ambiance Cap Verdienne je vous conseille son DVD ‘’Live d’Amor’’ enregistré au Grand Rex et sorti en 2004.