Biographies

Thomas Dolby : l’enfant du jazz et des musiques numériques…

Hello Folks,

Pour cette première biographie de 2021 j’ai choisi de vous parler de l’étonnant Thomas Dolby, un personnage assez peu connu en France et qui pourtant, se cache derrière de nombreuses oeuvres musicales de tout premier plan.

Pour résumer sa personnalité, sachez qu’il est toujours partant pour percer les secrets des dernières nouveautés, et qu’il ne se considère ni comme un artiste (trop fasciné par l’image, la lumière, la mode et le show), ni comme un scientifique ‘pur et dur’, mais plutôt comme un ermite introverti, mélomane et avide de découvertes.

Faites donc une place dans vos tête pour cet inclassable chercheur, inventeur, perfectionniste, touche-à-tout, mais surtout musicien expérimenté, auteur-compositeur-interprète atypique, producteur passionné et génial entrepreneur.

Une enfance au calme

Thomas Morgan Robertson, alias Thomas Dolby, est né le 14 octobre 1958 à Londres d’un père (Martin) professeur de Grec, chercheur en archéologie, et d’une mère au foyer (Cecil). Son frère ainé, Stefen, a montré la voie… lui qui est né 12 ans plus tôt et finira scientifique renommé dans le domaine informatique après de hautes études à Cambridge.

Enfant, plutôt délaissé par un père résolument intellectuel et voyageur, Thomas est attiré par la guitare (Folk) et par Bob Dylan en particulier… puis il s’intéresse au Jazz et se consacre à l’apprentissage du piano. Ses idoles se nomment Oscar Peterson ou Bill Evans.

L’école ? il la quitte à l’âge de 16 ans, définitivement réfractaire à l’idée de suivre un enseignement de masse… il sait qu’il a mieux à faire s’il veut écrire/composer des tubes et devenir une star… surtout qu’un miracle survient : la sortie des premiers synthétiseurs au beau milieu des 70’s. Une révélation pour ce chercheur né, qui en connait déjà un rayon sur la musique et qui entrevoit tant de possibilités désormais.

Son rêve ? apprendre, construire ses propres instruments, créer de nouveaux sons et faire des tubes pardi !!

L’ingénierie du son

Fasciné par les nouvelles technologies et la musique électronique, ses camarades sont impressionnés par son inspiration, sa détermination et le surnomment Dolby en référence à la célèbre entreprise anglaise ‘Dolby Laboratories’. Son premier exploit, il le réalise en 1981 lorsqu’il est recruté pour l’enregistrement des synthétiseurs sur l’album 4 de Foreigner, puis pour partir en tournée avec eux… mais alors que la musique New-Wave va bientôt déferler sur le monde, lui n’a qu’une obsession : tout savoir sur ces fabuleux instruments électroniques que sont les synthétiseurs.

Ne cherchez donc pas de Hits inoubliables dans son 1er album auto-financé, The Golden Age of Wireless (1982)… idem pour les suivants : The Flat Earth (1984) et Hyperactive (1985) sont deux albums confectionnés sans aucune concession commerciale, mais qui remportent un franc succès dès leur sortie. Bien entendu, The Flat Earth restera comme un album de référence pour les adaptes de la théorie selon laquelle la terre serait plate. D’ailleurs, dans les années 2000, il acceptera de devenir l’un des membres de cette curieuse communauté initialement créée en 1956, en Angleterre.

Sur une autre planète, Thomas Dolby – à la façon d’un Franck Zappa – va rapidement devenir le plus heureux des hommes : à seulement 25 ans, à force de détermination, au gré des rencontres et de ses étranges compositions, le voilà reconnu par ses pairs et libre de vivre de sa passion pour la musique, en toute indépendance.

Ainsi, à l’heure où les plus populaires sont appelés sur les plateaux de MTV, il reste dans l’ombre et se consacre à la production de l’album Steve McQueen (1984) du groupe Londonien Prefab Sprout. L’occasion de participer à son 1er vrai gros Hit des 80’s, ‘When Loves Breaks Down’, avant de rejoindre l’immense Joni Mitchell pour l’enregistrement de l’album Dog Eat Dog à Los Angeles. Son rôle ? Co-producteur ou ingénieur du son… cela restera flou – et parfois tendu – mais l’objectif est clair depuis le début : aider Joni à tirer le meilleur parti des toutes dernières technologies.

L’apogée : ‘Aliens Ate My Buick’

Selon ses dires, cet album enregistré en 1985 est le plus farfelu de ses projets, mais c’est surtout une perle d’originalité, d’ingéniosité et de sincérité. Produit par le talentueux Bill Bottrell (producteur associé aux plus grands dont Michael Jackson, Madonna, George Harrison, Tom Petty), cet Opus sensationnel lui ouvre les portes vers de nouvelles aventures :

  • il est nommé aux Grammy Awards aux côtés de Stevie Wonder, Herbie Ancock et Howard Jones,
  • il rejoint le groupe de David Bowie lors du concert Live Aid à Wembley,
  • il participe à la création de musiques pour le cinéma (Fever Pitch, Howard The Duck, Gothic).

En 1988, il épouse l’actrice américaine Kathleen Belle (née à New-York en 1956), la mère de ses trois enfants. Sur le plan musical, les projets de collaboration se multiplient et il prépare son prochain album, Astronauts & Heretics (1992), avec les guitaristes Bob Weir, Jerry Garcia et Eddie Van Alen.

Immergé dans le royaume de la création musicale et plus que jamais musicien influent, tout porte à croire que son avenir est déjà tout tracé… et pourtant…

A la conquête de la Silicon Valley

Au début des 90’s, alors que les ventes de CD passent au rouge, Thomas Dolby va changer de vie et de métier… mais surtout, il va réaliser son nouveau rêve : rejoindre le paradis des nouvelles technologies qu’est la Silicon Valley.

Dès son arrivée dans la baie de San Francisco en 1993, il fonde la société Headspace Inc. (plus tard rebaptisée Beatnik) afin de participer à l’euphorie du moment : la création d’applications pour le grand public. Alors que le format MP3 vient de sortir, son idée est de créer des applications capables de produire des sons de synthétiseurs pour mobiles, et par chance, l’une de ses inventions est retenue puis achetée par le géant des Telecom Nokia. Dès lors, il va devenir un acteur incontournable dans la création de sonneries pour mobiles avec sa toute nouvelle entreprise, Retro Ringtones, fondée en 2002. Cerise sur le gâteau, le voilà sollicité pour diriger la création et l’animation musicale des TED conferences. Une aubaine pour élargir son réseau et revivre les sensations de la performance en Direct Live.

Après ces années de réussite professionnelle hors normes, le voilà plus que jamais plébiscité pour participer à l’essor de la musique électronique à travers le monde… mais l’envie de composer le démange à nouveau, et l’idée de retrouver son Angleterre natale fait son chemin. Sur un plan plus personnel, petit scoop : sa fille aînée, âgée de 17 ans, vient de lui annoncer qu’elle est transgenre en qu’elle va devenir un homme. Bref, tout est là pour changer de vie et retourner en studio d’enregistrement !!

Le retour aux pays

Pour son retour aux sources, en 2009, Thomas Dolby a changé de look et c’est le crâne rasé qu’il revient sur la côte Est de l’Angleterre, dans un petit village de vingt maisons et un phare. Là, il se construit un petit studio d’enregistrement dans un vieux bateau équipé d’une éolienne pour la fourniture d’électricité.

Son nouvel album, A Map of the Floating Cities, sort en 2011. Inspiré par le flot incessant de porte-containers qu’il regarde au travers de son périscope, cet Opus fait un flop… le temps pour lui de réaliser que le concept d’album n’est plus adapté au monde actuel.

Las, il change son fusil d’épaule et réalise un film sur l’histoire du démantèlement du phare de son village. Toujours aussi passionné, il organise une tournée entre l’Angleterre et les US pendant laquelle il assure la bande son en Live. ‘The Invisible Lighthouse’ est une performance atypique saluée par les spectateurs et les critiques.

La vocation d’enseignant

A partir de l’année 2014, le voilà enthousiaste à l’idée d’enseigner auprès des jeunes talents d’aujourd’hui. A l’évidence, si tout le monde peut devenir une star depuis son smartphone, faire une carrière dans l’industrie musicale reste un parcours du combattant. Cela tombe bien, le professeur Dolby a beaucoup de conseils à donner et voici son principal message :

  • Oui, Google est votre ami,
  • Oui, avec You Tube, vous trouverez les solutions à beaucoup de questions/problèmes,
  • Mais cela fera de vous des esclaves, incapables d’expérimenter, incapables de penser différemment, incapables d’innover !!

Et voilà comment, depuis 2018, le très respecté professeur Dolby dirige le cursus de formation ‘Music for New Media’ à l’université Johns Hopkins de Baltimore. Un parcours universitaire probablement passionnant où il est question de création musicale, de cinéma, de jeux video, d’intelligence artificielle et de réalité virtuelle.

That’s All Folks !!… et pour en savoir un peu plus sur ce personnage atypique, je vous conseille cet article en anglais, ou de visiter son site officiel (including free online class with professor Dolby, what else ??!!).

Bonne écoute…

(photo : Caught In Joy)

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