Ravi Shankar
Biographies

Ravi Shankar, un maître du sitar à la conquête du monde

Même si vous ne connaissez pas sa musique vous avez probablement entendu parlé de ce maître du Sitar qui a joué avec les plus grands du Rock et qui est par ailleurs le père de Norah Jones. Pourtant, elle ne l’aura guère connu puisqu’elle sera élevée par sa mère (Sue Jones) dans le Texas (Dallas), en rupture avec Ravi seulement quelques années après sa naissance.

Une partie de cet article est basée sur l’excellent ouvrage ‘’Les musiques du monde’’, guide Totem, publié par Larousse.

Enrôlé en Tournée Mondiale à 10 ans

Né le 7 avril 1920 à Varanasi (Inde), Robendra Shankar dit Ravi Shankar est le plus jeune d’une famille qui compte cinq enfants et dont le père, le Dr. Shyama Shankar, est un brillant avocat… il appartient à la haute caste des Brahmanes et il fût un temps ministre du Maharajah de Jahlawar (Rajasthan).

Très jeune, Ravi rêve d’une carrière d’acteur et c’est sous la houlette de son frère ainé, Uday, qu’il va débuter en tant que danseur au sein de sa troupe renommée et qui part en tournée de Bénarès à Mumbai… il n’a alors que 10 ans.

L’enseignement de Allaudin Khan

Après quelques années d’une enfance sur les scènes d’Inde et d’Europe le destin de Ravi va changer au contact du célèbre Musicien indien, Allaudin Khan, qui rejoint la troupe en tant que principal soliste dans les années 1930 et dont la virtuosité va le fasciner.

Coup du sort : en 1935, son père vient de mourir… et sa mère, malade, décide de placer Ravi sous la protection de ce prestigieux musicien qui l’élèvera comme son fils. Alors que la belle aventure de la troupe de Uday se termine, à l’aune de ses 15 ans, Ravi prend la lourde décision de suivre l’enseignement très strict et exigeant de son mentor installé dans la petite ville de Maihar.

Pendant 7 ans, à raison de 14 heures par jour, le jeune élève apprend les techniques de multiples instruments :

  • Sitar (luth à manche long),
  • Surbahar (l’équivalent d’un Sitar basse),
  • Vînâ (le plus ancien instrument à cordes frettées),
  • Rabâb (instrument d’origine Perse dont la table d’harmonie est en peau),
  • Sarod (instrument à cordes pincées et peau de chèvre… le préféré de Allaudin),
  • Sursingar (un grand Sarod, plus grave).

Allaudin est le gourou de Ravi… il est celui qu’il surnommera ‘’Papa’’ et dont il épousera la fille, Annapurna Devi, elle-même musicienne de renom.

La conquête de l’Inde et du Monde

A partir de 1939, le jeune prodige entame sa carrière en Inde et compose également pour le cinéma… mais ce n’est que dans les années 50 qu’il se lancera sur les scènes du monde pour y faire découvrir sa musique aux sonorités si envoûtantes.

Ravi se met à parcourir le monde et il arrive au bon moment : l’occident va bientôt basculer vers l’ère Peace & Love, et le Rock entre dans sa période psychédélique : toutes les Rock Stars (à commencer par les Beatles et les Stones) ont les yeux rivés sur l’Inde et son patrimoine musical fascinant. Invité sur toutes les scènes qui comptent, de Monterey à Woodstock, son succès est immense et il inspire de nombreux artistes dont Yehudi Menuhin ou encore John Coltrane. Surtout, il devient un ami fidèle de George Harrison avec qui il s’associera pour de nombreux projets/concerts… une amitié qui durera.

Bien installé au sommet de son art, Ravi est devenue une superstar : il joue dans les plus grandes villes du Monde, rencontre les plus illustres personnalités de la planète et fonde son école de musique Indienne à Los Angeles, en 1967.

Le retour aux sources

Dans les années 70-80, sa vie est toujours un mélange d’enseignement, de concerts et d’enregistrement… mais l’incroyable succès de sa musique et l’exigence/le rythme des tournées interminables vont finir par l’épuiser.

Au cours de sa tournée avec George Harrison il frise la dépression nerveuse et décide, en 1975, de sortir de cette course incessante à la performance dans laquelle il s’est probablement perdu. De retour en Inde il se consacre à de nouveaux projets pour le cinéma (le film ‘Ghandi’) et le théâtre.

Dans les années 1990-2000, il met de coté ses projets artistiques personnels et veille à l’enseignement de sa nouvelle élève : sa fille Anoushka (née en 1981), qui se lance sur les traces de son père, et qui finira par l’accompagner en studio et sur scène (tout comme ce fût le cas d’un autre de ses fils, Shubbo, né en 1942).

Sa grande demi-sœur, la fameuse Geetali Norah Jones-Shankar (née en 1979 à NYC), ne renouera avec Ravi et Anoushka que bien plus tard, à partir des années 2000… ils ne se seront quasiment pas connus.

Un Ambassadeur de la musique Indienne

En 1997, il est à nouveau sous les projecteurs pour la sortie de l’album Chants of india (produit par Harrison)… un Opus constitué de chants religieux.

Joueur de sitar le plus connu au monde, devenu ambassadeur de la musique Indienne, Ravi termine sa vie à San Diego, le 11 Décembre 2012, à l’âge de 92 ans.

Pour en savoir davantage voici le site de sa Fondation où vous retrouverez beaucoup d’informations sur son œuvre ainsi que sur la Musique Indienne.

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