Lou Reed
Biographies

Lou Reed, ‘le prince de la nuit et des angoisses’

Hello Folk’s,

Voici quelques mots sur un homme qui a marqué l’Histoire du Rock sans être totalement populaire… ou si peu, par rapport à son oeuvre et à son talent. Une situation assez inédite et qu’il aurait gardé un peu en travers de la gorge toute sa vie durant.

Mais il faut dire que ce génial auteur-compositeur-interprète, justement décrit comme le ‘prince de la nuit et des angoisses’ par Andy Warhol, avait tout pour plaire ET pour déplaire.

Génial ? oui, à la folie… mais aussi instable… défoncé… violent… Attention, voilà une icône un peu Wild sur les bords !

L’enfance entre Brooklin et Long Island

Lewis Alan Reed est né le 2 mars 1942 à Brooklyn… il vient au monde au sein d’une famille bien dans la norme, et à l’opposé de ce qu’il deviendra. Son père est comptable, sa mère s’occupe des enfants, et quelques années après la naissance de sa soeur Benny – qu’il adorera toute sa vie – ils déménagent à Long Island.

A l’époque, il s’agit d’un bled paumé… Lou est un enfant seul, déjà angoissé, et qui se met à la guitare dans sa chambre… puis, plus tard, avec d’autres jeunes au sein de petits groupes pendant sa scolarité.

A 16 ans, bien motivé, Lou enregistre sa guitare sur un premier 45 tour… mais il a aussi déjà découvert la drogue et l’alcool.

Dès son retour à l’université de New-York, son attirance pour les sorties nocturnes, ses excès, son isolement et son comportement proche de la schizophrénie effraient ses parents, et vont rapidement aboutir à une expérience traumatisante, puisqu’il va subir des séances d’électro-chocs selon les conseils d’un psychiatre… il n’a alors que 17 ans… et, bien sûr, toute la famille en sera profondément affectée.

Les années Velvet Underground

Après New York, Lou est envoyé à l’université de Syracuse où il étudie l’écriture… puis il débute sa carrière à 22 ans au sein d’une petite maison de disques, où il compose/produit des titres et albums Rocks.

C’est là qu’il fera la connaissance de John Cale, qu’il embauche en tant que musicien. Avec Sterling Morrison (guitariste), Maureen Tucker (percussions) et Daryl (chanteuse), ils forment le Velvet Underground en 1965… un groupe très original, qui est repéré et qui sera managé par Andy Warhol. Dans la foulée, la chanteuse-mannequin Nico rejoint l’aventure et le groupe continue de jouer devant des oeuvres visuelles projetées sur grand écran.

En 1967 ils vont produire The Velvet Underground & Nico, l’Album mythique à la couverture flanquée de la célèbre banane Warholienne. Un Opus aux paroles assez glauques et franchement boudé – voire raillé – à l’époque… cependant, le Velvet fascine une poignée de fans irréductibles et non des moindres.

La fuite en Solo

Peu après ces années folles du Velvet et beaucoup de tensions au sein du groupe John Cale quitte le navire… de son côté, Lou se retire également et retourne auprès de ses parents jusqu’en 1971. Le berceau familial sera toujours un réconfort pour lui malgré une enfance pour le moins douloureuse/pénible.

De retour à la composition, Lou reprend le chemin des studios sous la houlette du producteur Richard Robinson.. mais c’est avec l’aide de David Bowie et Mick Ronson – deux illustres fans – qu’il va créer un autre Album mythique en 1972, l’inégalable Transformer.

Bien entendu, avec des titres aussi réussis que ‘Vicious’, ‘Walk on the Wild Side’ ou ‘Satellite of Love’, le succès commercial est phénoménal… mondial… et les tournées s’enchaînent à travers l’Europe et les Etats-Unis.

Enfin reconnu en Solo et après les années Velvet, Lou Reed devient une légende vivante du Rock… et il a encore tant d’années devant lui.

The Wild Side

En 1973, il épouse sa 1ère compagne Betty Kronstadt… cette même année verra la sortie d’un Album déroutant pour les fans récents de ce personnage déjanté et devenu trop sûr de lui : Berlin est un échec commercial total… et la suite est pire encore… Lou consomme des pilules/drogues en tous genre, et ses productions se révèlent un véritable carnage artistique.

Seule exception, l’Album Sally can’t Dance qui sort en 1974 et qui reste un de ses beaux succès… mais malgré sa notoriété, son charisme, Lou Reed reste un homme profondément angoissé. En 1978, il divorce après 10 ans de vie commune… puis il se marie secrètement avec un travesti-gay.

On sait de différents témoignages qu’il aura mené la vie dure à ses proches, allant jusqu’à la violence physique. Oui, il y a l’envers du décors… Lou était instable mentalement… drogué/alcoolisé… parfois méprisant, menaçant et violent.

Les conflits, les déchirures et les ennemis deviennent nombreux au fil des années.

La reconquête

En 1980, il épouse Sylvia Morales, une ex-stripteaseuse fan de littérature qui l’aide à retrouver un certain équilibre, et avec laquelle il va se mettre au vert dans le New Jersey ; Sylvia deviendra son Manager Artistique jusqu’à leur séparation en 1994.

Artistiquement, il faudra attendre 1989 et l’Album New York (la ville de sa vie) pour enfin revoir Lou Reed au sommet. Seuls les grands sont capables d’un tel retour… aussi inspiré… aussi magistral.

Suivront d’autres bijoux, dans un style toujours aussi noir/angoissé avec Magic and Loss (1992) et Set the Twilight Reeling (1996)… puis tant d’autres albums/concerts/tournées… Lou est plus que jamais indispensable/incontournable sur toutes les scènes du monde.

Une icône du Rock

En 2008, il fini par se marier avec sa dernière compagne depuis 1995, l’artiste Laurie Anderson. Une passionnée de New-York et de musique expérimentale avec qui il vivra de façon plus harmonieuse.

Toujours en proie à l’alcoolisme, Lou est atteint d’une cirrhose et décède quelques mois après une opération de la dernière chance à l’âge de 71 ans, à Long Island, le 27 octobre 2013.

Laura Anderson aura des mots de profond respect lors de sa disparition en 2013.

Lou Reed restera pour toujours celui qui a fait évoluer le Rock vers le côté obscur, et l’incertitude, au moment où les Beatles et les Stones, omniprésents, n’apportaient plus toutes les réponses et allaient devoir eux aussi se réinventer.

Charley’s Girl, issue de l’album Coney Island Baby (1976)

Dirty Blvd., issue de l’album New York (1989)

Retrouvez son site officiel… ne serait-ce que pour la galerie photo !!

Et écoutez donc une perle de plus de Lou sur la playlist #1.

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