Histoire d’une chanson : ‘Mandela Day’ de Simple Minds
Hello Folks,
Comme vous le savez, Nelson Mandela (1918-2013) a été le leader emblématique de la lutte contre le régime de l’apartheid, une politique de ségrégation raciale et de discrimination instaurée depuis 1948 en Afrique du Sud.
Simple Minds est un groupe de Rock & New Wave originaire de Glasgow (Ecosse), à la popularité mondiale depuis leur incroyable série de tubes : ‘Promised You A Miracle’ (1982), ‘Don’t You (Forget About Me)’ et ‘Alive and Kicking’ (1985).
Au moment où les Simples d’Esprits enregistrent ce qui sera leur Hit le plus fédérateur, Nelson Mandela est enfermé depuis depuis plus de 25 ans – précisément depuis le 5 août 1962 – dans la prison de Robben Island située à 11 km des côtes, au large du Cap. Bientôt, il fêtera ses 70 ans dans sa cellule de 2 x 2,5 mètres, mais personne ne se doute que nous sommes à un tournant de l’histoire.
Tout commence par un coup de fil…
En ce milieu d’année 1987, Jerry Dammers, musicien anglais plutôt branché Reggae & Ska, n’a qu’une seule idée en tête : rassembler les groupes les plus prestigieux de la planète et créer l’évènement avec un concert anti-apartheid, dédié à Mandela, au mythique stade de Wembley.
Déjà connu pour avoir chanté pour Mandela dès 1984, il est désormais encouragé à frapper encore plus fort par le producteur Tony Hollingsworth, tout aussi dévoué à cette cause et bien décidé à secouer la planète Rock. Il faut dire que le 13 juillet 1985 est ancré dans toutes les mémoires… ce jour-là, le concert du Live Aid avait placé la barre très haut, et les répercussions de cet évènement planétaire sont encore bien réelles.
Qu’à cela ne tienne, Jerry appelle son ami Jim Kerr, chanteur-leader du groupe Simple Minds, pour lui demander de créer un hymne musical puissant, en hommage à Mandela. Dans la foulée, Jerry et Tony partent à la rencontre du groupe pour leur présenter le projet.
Conscients de pouvoir changer le cours de l’histoire et bien décidés à prendre un tournant plus engagé (ils viennent d’ailleurs d’écrire ‘Belfast Child’, une chanson sur le conflit en Irlande du Nord), les membres du groupe sont enthousiastes, même s’ils n’ont que quelques semaines devant eux, et qu’ils vont devoir mettre en pause la préparation de l’album en cours.
Direction l’Ecosse
Alors qu’ils sont tout juste réunis dans leur antre, le Bonnie Wee Studio (Highlands, Scotland), le groupe a déjà trouvé la mélodie de ce qui doit devenir un hymne universel. L’urgence est là et la pression monte, car le groupe n’a pas le droit à l’erreur sur ce coup-là… ils se savent très attendus et ils seront la tête d’affiche d’un concert hors normes d’ici peu.
Après avoir relu les livres d’histoire et la biographie de Mandela, Jim Kerr écrit un texte rempli d’espoir. Emporté dans son euphorie du moment, il ose chanter haut et fort ce jour béni de la libération de Mandela. De son côté, le guitariste Charlie Burchill a rassemblé quelques riffs, trois accords incontournables de l’histoire du Rock (Sol, Ré, Mi mineur), et voilà qu’une première maquette est née en quelques jours.
Après le feu vert de leur maison de disque (Virgin), l’enregistrement est lancé dans les meilleures conditions car le groupe a su s’entourer des meilleurs. En particulier, ils sont conseillés par deux ex-musiciens passés maîtres dans la production musicale : Trevor Horn (bassiste, claviériste, ex-membre du groupe Yes), et Stephen Lipson (guitariste, ingénieur du son). Leur seul défaut : ils sont anglais :-))… mais bon, on leur pardonne étant donné leur CV. Au niveau instrumental, les percussions sont confiées à l’excellent Manu Katché, et Stewart Copeland (The Police) est également de la partie.
Finalement, le titre sortira dans l’album en cours d’élaboration : ‘Street Fighting Years‘ (1989).
»And we know what’s going on… »
A la une de l’émission ‘Les Enfants du Rocks’, le concert est annoncé pour le 11 juin 1988 et les chiffres donnent le tournis :
- Wembley affiche complet avec un public de 80 000 personnes,
- 8 heures de Live sur 3 scènes différentes,
- Retransmission en direct dans 67 pays,
- 600 millions de téléspectateurs.
C’est une immense et formidable réussite. Le producteur Tony Hollingsworth peut être fier de lui… il s’est démené et il a réussi à rassembler les plus grands artistes de la planète, de Sting à Dire Straits, de Stevie Wonder à Eurythmics.
Plus personne n’en doute désormais : le succès de ce concert, son impact médiatique et les pressions venues du monde entier vont contribuer à changer le monde, et à éviter un bain de sang en Afrique du Sud.
Après sa libération, qui surviendra le 11 février 1990, Mandela se rend à Londres pour participer à un second concert organisé le 16 avril 1990 à Wembley. Il vient défendre la libération de son pays tout entier, appuyé par les monstres sacrés du Rock (Neil Young, Peter Gabriel, Lou Reed,…). Bientôt, il travaillera en étroite collaboration avec le président F.W. de Klerk à l’élaboration d’une nouvelle constitution aboutissant à la fin du système d’oppression et de domination de l’apartheid. A ce titre, ils partageront le prix Nobel de la Paix en 1993.
Bien des années plus tard, le moment le plus fort de la vie du groupe fût sans doute ce concert lors du Mandela Day 2008, où ils sont venus chanter face à Nelson Mandela, président de l’Afrique du Sud de 1994 à 1999, qui fêtait ses 90 ans et faisait sa dernière apparition publique.
Si vous en doutez, regardez donc cette video du concert historique des Simple Minds (le 07 juin 2008, à Hyde Park), accompagnés par la chorale Gospel de Soweto.
Bonne écoute…
(photo : Danny Howe)
Mandela Day
It was 25 years they take that man away
Now the freedom moves in closer every day
Wipe the tears down from your saddened eyes
They say Mandela’s free so step outside
Oh oh oh oh Mandela day
Oh oh oh oh Mandela’s free
It was 25 years ago this very day
Held behind four walls all through night and day
Still the children know the story of that man
And we know what’s going on right through your land
25 years ago
Na na na na Mandela day
Oh oh oh Mandela’s free
If the tears are flowing wipe them from your face
I can feel his heartbeat moving deep inside
It was 25 years they took that man away
And now the world come down say Nelson Mandela’s free
Oh oh oh oh Mandela’s free
The rising sun sets Mandela on his way
It’s been 25 years around this very day
From the one outside to the ones inside we say
Oh oh oh oh Mandela’s free
Oh oh oh set Mandela free
What’s Next ?
Vous avez aimé ?
Alors venez en apprendre un peu plus sur l’histoire du Hit ‘Thank You’ de Dido…
Retour au Blog.