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Dis-donc, Rimbaud, c’est quoi être Rock’n’Roll ??

Né dans les années 50, inspiré du Rythm & Blues, rendu populaire par les légendaires Chuck Berry, Little Richard, Elvis, Johnny Cash, et tant d’autres… le Rock est toujours là, dans nos gênes d’homo-sapiens du XXI ième siècle.

Arthur Rimbaud est un poète français né le 20 octobre 1854 à Charleville (Ardennes), et mort à Marseille le 10 novembre 1891, à l’âge de 37 ans… et pour tout savoir sur la vie de cet esprit lumineux n’hésitez-pas à visionner l’excellent documentaire ‘Le Doc Stupéfiant’ sur France.tv. Vous pourrez y croiser la route de quelques écrivains/chanteurs célèbres (Alain Borer, Guillaume Meurice, Nicola Sirkis, Philippe Manoeuvre), et vous faire emporter par la très belle voix de Rebecca Marder de la Comédie Française.

Bref, je tire mon chapeau aux journalistes Raphaelle Baillot et Jerome Bermyn pour ce travail passionnant. Sans entrer dans les détails, vous-y apprendrez que Rimbaud a vécu à la façon d’un véritable Rocker, et qu’il a donc subjugué les plus grands songwriters modernes de Bob Dylan à Serge Gainsbourg… de Léo Ferré à Patty Smith.

Par dessus tout, c’est son style, sa liberté, son originalité, sa différence qui séduisent encore aujourd’hui. N’imaginez donc pas le comprendre ou le résumer en quelques mots, car il est insaisissable. D’ailleurs, aucun mouvement, aucun parti, ne peut prétendre s’en inspirer.

Rimbaud est unique, non falsifiable.

Son acte le plus Rock’n’Roll ??… tout arrêter, tout casser, tout quitter, à seulement 20 ans.

En cette année 1875, le voilà à vagabonder à travers l’Europe avant de prendre la décision de partir pour de bon. Partir, à tout prix… devenir militaire ou marin s’il le faut, mais partir quand même… aller explorer le vaste monde et vivre dangereusement.

Passé une première vie de création et d’excès en compagnie de l’élite intellectuelle européenne, le temps est venu de vivre une seconde fois… le temps est venu de tout recommencer à partir d’une page blanche. Un acte inimaginable pour nous autres, petits terriens trop anxieux, trop prévisibles.

N’est pas Rock’n’Roll qui veut. N’est pas libre qui veut.

Ne peut pas être un génie qui veut… mais lui le peut… la preuve, il écrit ‘Le Bateau Ivre’ à l’occasion de sa venue à Paris pour y rencontrer les poètes bien établis du moment, en 1871… puis il écrit ces mots inoubliables, en ouverture d’Une Saison en Enfer (1873) : ‘Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux − Et je l’ai trouvée amère − Et je l’ai injuriée’.

Au-delà de cette vie incroyablement singulière, ce documentaire m’a donné l’envie de retrouver d’autres mots pour mieux comprendre ce qu’est le Rock’n’Roll… et voici pourquoi, en ce beau jour, je vous propose ces quelques citations :

  • ‘Le Rock’n’Roll, c’est l’attitude et la rébellion. C’est supposé être marrant et spontané’ (Slash)
  • ‘Le Rock est un langage pour les gens qui ont quelque chose de fort à dire sur la vie’ (Alan Vega)
  • ‘Je pense que c’est une forme d’art excitante. C’est révolutionnaire, ça change les coeurs’ (Nick Cave)
  • ‘Le Rock m’a sauvé, ainsi que bon nombre d’entre nous’ (Philippe Manoeuvre)
  • ‘Le Rock est la foutue meilleure drogue du monde’ (Angus Young)
  • ‘J’ai essayé de fumer des toiles d’araignées’ (Iggy Pop)
  • ‘Quelle période géniale l’été 71. Je m’en souviens pas, mais je ne l’oublierai jamais’ (Lemmy Kilmister)
  • ‘J’avais l’habitude de faire du jogging mais les glaçons n’arrêtaient pas de tomber de mon verre’ (David Lee Roth)
  • ‘Je fume pour oublier que tu bois’ (Alain Bashung)
  • ‘J’aime les gens qui secouent les autres et les rendent mal à l’aise’ (Jim Morrisson)
  • ‘Je ne sais pas où j’irai à partir d’ici, mais je vous promets que ça ne sera pas ennuyeux’ (David Bowie)
  • ‘Si vous devez chercher un autre nom au Rock’n’Roll, vous devez l’appeler Chuck Berry’ (John Lennon)
  • ‘Je ne suis pas le roi du Rock’n’Roll, mais le premier ministre’ (Chuck Berry)
  • ‘Je mourrai quand ce sera mon heure… alors laissez-moi vivre ma vie comme je le veux’ (Jimmy Hendrix)
  • ‘Les dingues et les paumés jouent avec leurs manies. Dans leurs chambres blindées, leurs fleurs sont carnivores’ (Hubert-Félix Thiéfaine)

Bonne écoute…

(photo : NeONBRAND)

Les dingues et les paumés

Les dingues et les paumés jouent avec leurs manies
Dans leurs chambres blindées, leurs fleurs sont carnivores
Et quand leurs monstres crient trop près de la sortie
Ils accouchent de scorpions et pleurent des mandragores
Et leurs aéroports se transforment en bunkers
À 4h du matin derrière un téléphone
Quand leurs voix qui s’appellent se changent en revolvers
Et s’invitent à calter en se gueulant « come on »

Les dingues et les paumés se cherchent sous la pluie
Et se font boire le sang de leurs visions perdues
Et dans leurs yeux-mescal masquant leur nostalgie
Ils voient se dérouler la fin d’une inconnue
Ils voient des rois-fantômes sur des flippers en ruine
Crachant l’amour-folie de leurs nuits-métropoles
Ils croient voir venir Dieu ils relisent Hölderlin
Et retournent dans leurs bras glacés de baby-doll

Les dingues et les paumés se traînent chez les Borgia
Suivis d’un vieil écho jouant du rock’n’roll
Puis s’enfoncent comme des rats dans leurs banlieues by night
Essayant d’accrocher un regard à leur khôl
Et lorsque leurs tumbas jouent à guichet fermé
Ils tournent dans un cachot avec la gueule en moins
Et sont comme les joueurs courant décapités
Ramasser leurs jetons chez les dealers du coin

Les dingues et les paumés s’arrachent leur placenta
Et se greffent un pavé à la place du cerveau
Puis s’offrent des mygales au bout d’un bazooka
En se faisant danser jusqu’au dernier mambo
Ce sont des loups frileux au bras d’une autre mort
Piétinant dans la boue les dernières fleurs du mal
Ils ont cru s’enivrer des chants de Maldoror
Et maintenant, ils s’écroulent dans leur ombre animale

Les dingues et les paumés sacrifient Don Quichotte
Sur l’hôtel enfumé de leurs fibres nerveuses
Puis ils disent à leur reine en riant du boycott
« La solitude n’est plus une maladie honteuse »
Reprends tes walkyries pour tes valseurs maso
Mon cheval écorché m’appelle au fond d’un bar
Et cet ange qui me gueule « viens chez moi, mon salaud »
M’invite à faire danser l’aiguille de mon radar

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