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Paroles & Musique : ‘Seul Alone’ de JP Nataf

Hello Folk’s,

Aujourd’hui je vous présente une nouvelle série d’articles où nous allons parler un peu plus en détail des paroles et des tablatures de nos pépites préférées.

Cela faisait longtemps que j’attendais ça… et nous commençons avec ‘Seul Alone’ de Jean Philippe Nataf (membre fondateur du groupe Les Innocents)… un titre à retrouver sur la fameuse playlist #3, et sur son 2nd album solo : Clair (2009).

Cette chanson écrite au milieu de l’hiver dans la région de Dieppe, à un moment où il ne se sent plus capable de retourner enregistrer, c’est un cadeau exceptionnel et une sacrée montagne à gravir pour les interprètes amateurs que nous sommes.

Mais jouer ce titre est surtout un beau défi à relever et je suis déjà impatient de maîtriser cet OVNI musical construit autour de quelques accords simples, de très beaux arrangements et huit couplets mythiques… le tout pour une durée de 10 minutes, rien de moins !!

Un monument, je vous dit…

De lui, je me contenterai de vous donner quelques unes de ses citations improvisées, et qui disent tout de cet artiste attachant :

  • Faire de la musique m’empêche de grandir… je suis vraiment comme un gamin.
  • Quand je trouve un riff de guitare, je peux le jouer trois heures sans m’ennuyer.
  • J’ai collectionné les échecs pendant 15 ans, et j’ai connu le succès pendant 4 ans.
  • Quand je repense aux Innocents, il n’y a pas une once d’amertume, on en a profité jusqu’à la dernière goutte.
  • Je pense qu’un disque peut changer ma vie, et celle des autres.

A vous de jouer…

La 1ère bonne nouvelle, c’est que vous allez pouvoir vous entraîner à jouer ‘Seul Alone’ à la guitare, grâce à ce tutoriel (attention, accordez vous un demi ton plus bas = D# G# C# F# A# D#).

Petit conseil : il s’agit là d’un véritable marathon musical… pensez à garder un rythme régulier tout ou long de la chanson (111 bpm), et passez le temps qu’il faut pour maîtriser et faire sonner les bonnes cordes (abusez des cordes du haut et du milieu, et n’utilisez jamais la corde du bas).

(photo : Sergey Pesterev)

Seul Alone :

La 2nde bonne nouvelle, c’est que je vous ai retrouvé les paroles exactes (voir ci-dessous).

L’occasion de vous rendre compte que JP Nataf est un interprète exceptionnel car enchaîner autant de mots et d’accords, de façon naturelle, sur un tempo régulier et sans perdre le public, c’est ce que l’on appelle une performance de très haut vol.

D’ailleurs, si vous voulez voir ce que cela donne sur scène, voici un lien vers YouTube… c’était à Bruxelles, à l’été 2010. Vous remarquerez un bon loupé au niveau du 4ième couplet (JP nous fait un petit trou de mémoire au bout de 4min20sec), et pourtant, il l’a dans le sang cette chanson !!

Bon courage à vous donc…

Seul Alone

Bien-sûr il y eu un moment avant, un moment après, une envolée, un appel d’air, un ange trépassé dans le cendrier. Enamourée par l’ondée tu t’étais bien déshabillée mais tu avais tu ce que tu m’as dit et… et travesti ce que tu pensais. Mais non, mais non, ma fée, tu n’as rien fait de mal. Même ce que tu n’as pas fait, pas bien fait. Ce double nœud par exemple, ce double jeu par exemple. Et la route, longue encore, ou peut-être pas tant que ça. Bref, me revoilà là.

Quelque chose ici pue des pieds, pue le stress à plein nez, pue l’adulte, pue l’avachie, pue la peur du salaire déjà bu. Pue. Pue, pourtant je sors de la douche. Il y a vingt minutes je rêvais encore que je dormais mal, que je rêvais trop. Qu’on m’enlevait mes galons de facteur. Qu’on m’enlevait mes talons de farceur. Que je ne rêvais plus, que je dormais trop. Que j’avais le cafard noué à l’aorte et le café noir sombre de l’amour en fuite. Et merde ! La théière-matin se répand comme les voix dans le poste se répondent. Hélas… hélas je ne les comprends plus, ni leurs drames, ni leur humour, ni même leur musique.

 Et l’inventeur de ces misères je le rajoute à l’inventaire. Parce que moi, je voudrais qu’il neige encore ; lui, il voudrait que je mange son corps. Ils disent l’opium. ils disent: écoute. Ils disent: imagine. Ils disent le suave et font les andouilles, font les zouaves avec les nuages, avec les âmes de leurs ouailles. Et bavardent, bravo, bon discours. Grand charabia. Laissez, brigands parfumés, s’éteindre la braise au coeur, tant qu’on y est. De la braise. Foutaise. Aventure. Mensonge. Même un idiot peut. Un idiot peut mais pas toi. Alors pardonne encore, aujourd’hui. Pardonne et pardonne-toi.

Quelle anomalie, quelle amnésie, quelles anarchies dans mes avis ? Dans ma carcasse ? Comment se fait-ce ? Sans même un geste… J’ai anéanti le pays du sourire dont tu portais haut le maillot jusqu’à mon arrivée. Moi, plein de nouilles, plein de moi, plein de bons sentiments mous. Résolu. Un plan de paix dans mon oeil blanc. Une révolution fleurie à la bouche, oui fleurie. Fleuri, je t’arrive, je t’effleure et là, je te refile sans même un geste, mes restes, ma peste. Sans même un geste…

Mademoiselle, je vous en prie, pourriez-vous cesser de répéter cette fugue de Bach en boucle ? De Bach en boucle. Au nom de tous les dièses, au nom de toutes les étoiles ! Je vous ai déjà posté tout ça deux fois, j’peux pas vous le reposter quatre fois ça. D’autant que je ne les ai pas. Que je n’ai pas de panda. Que je n’y étais pas comme pas permis. Que ce n’était pas vous l’autre fois. Que ce n’est pas vous. Que ce n’est personne. Juste l’absence de paratonnerre à la pointe du ras de mes nerfs. En proie à la tempête, sans même un parapluie, sous une averse de larmes drôles. Et la larme hurle… Et la larme hurle que je m’endorme.

Sous la voisine, je faisais le malin, le badin. Je faisais le boa de tous feux mais, douché, je détalais, tout chose, rejoindre ma fleur pour le thé. Sans comment-taire. Sans « comment dire ». Sans commanditaire occulte et sans raison, d’un « non », je reprenais conscience. Alors, madame, donne un homme à ton mal. Donne du mal à ton homme. Mais donne du mou à son cheval. Donne-toi du « miaou », du miel… Donne-toi de l’irréel. Et toi, donne un nom à ta flamme. Donne une femme à ton nom. puis donne-lui minimum un garçon. Mais même. Quand même. Idem : tu sentiras le froid.

Voilà le temps pour moi, je crois, de rapporter l’amour aux frères, le front en mer. L’imaginaire à l’amour. La peur à la mer. La peur du grand nord. Et vous, diables, de quoi vous moquiez-vous ? La tête dans le sable, je cache mon mauvais profil. Et boudant le plaisir du plaisir, encore. Le visage zébré d’inquiétude. C’est le trafic. Je me retrouverais comme sur du velours. Je vais à la mine et la mine se réjouit. Alors, quand autrui fait à autrui ce qu’à moi j’aimerais qu’il fasse, alors, alors, comment voulez-vous que je cesse la pluie ?

Devant le bazar et dedans la cohue, ceux-là me diront, les fours encore brûlants, « On ne sert plus. En cuisine on réécrit le livre saint. » Alors, je menacerais d’aller me coucher sans dîner. D’aller aussitôt le dire à l’aumônier. Lui dire aussi ma honte d’avoir jadis volé. Devenue celle que j’étais, chaque jour. De perdre toute chance de me racheter. Et lui, et moi… D’espérer encore, d’espérer encore, de se demander parfois si ça ne se réchauffera pas.

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